caprice 10 Posted December 21, 2013 Partager Posted December 21, 2013 Je suis enivré sans arrêt Je suis enivré sans arrêt par le parfum de tes cheveux. Si tu veux embellir ce monde pour autant que l'éternité, Dis au vent d'écarter ton voile de ta face, pour un instant. Si tu veux abolir la loi qui rend ce monde périssable, Crève l'écran de tes cheveux : il s'en répandra mille vies. Hafez Shirazi (Iran) Citer Link to post Share on other sites
Guest Stalactite Posted March 1, 2014 Partager Posted March 1, 2014 Sans savoir pourquoi j'aime ce monde où nous venons pour mourir. Natsume Sôseki (Japon) Citer Link to post Share on other sites
caprice 10 Posted March 4, 2014 Partager Posted March 4, 2014 Mon Pays, c'est toi ... Mon pays, c'est ton sourire d'or pur et de pierres précieuses qui reflète tout le trésor de ton coeur Bantou, où chante l'amour comme un jour de fête. C'est ta peau couleur de clair de lune où mes doigts la nuit deviennent paroles et te font signe dans la pénombre malgré ces nuages sombres qui tatouent notre bonheur. C'est tes mains plus douces que fleur d'hibiscus fraîche éclose qui se posent sur la tiédeur de ma peau pour me conter l'espoir, ton regard, étreinte à la douceur de rosée du matin où je me retrouve dans ta tendresse, recommençant mon enfance sur tes seins, ta bouche aux lèvres douceur de taffetas, où je bois le vrai souffle de vie au sortir de tes entrailles. Mon pays, c'est toi, étoile polaire de mes nuits, où je m'égarerais pour toujours sans ta présence, sens de ma vie à chaque instant, Et ma maison c'est ton coeur. Alain Serge Dzotap ( Cameroun) Citer Link to post Share on other sites
Guest chuka Posted March 7, 2014 Partager Posted March 7, 2014 Dans les ténèbres qui m’enserrent, Noires comme un puits où l’on se noie, Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient, Pour mon âme invincible et fière, Dans de cruelles circonstances, Je n’ai ni gémi ni pleuré, Meurtri par cette existence, Je suis debout bien que blessé, En ce lieu de colère et de pleurs, Se profile l’ombre de la mort, Et je ne sais ce que me réserve le sort, Mais je suis et je resterai sans peur, Aussi étroit soit le chemin, Nombreux les châtiments infâmes, Je suis le maître de mon destin, Je suis le capitaine de mon âme. William Ernest Henley (Grande-Bretagne) Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 8, 2014 Author Partager Posted May 8, 2014 J’aime écrire J’aime écrire parce que c’est Te couvrir de caresses, Nommer ta chair dans plus féroce au-delà, Et boire, à même nos songes, D’une même bouche épurée, Ces mots fous de soleil et d’orange sanguine! Poème de KHALFA Boualem (Algérie) Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 9, 2014 Author Partager Posted May 9, 2014 La Mer ! La Mer ! ses horizons clairs ou voilés de brume, Ses flots retentissants frangés du blanche écume Sans cesse en mouvement. Poème fascinant des eaux éblouissantes, Etincelant concert des vagues bondissantes : Douceur, enchantement ! La Mer ! ruissellement d'azur et de lumière La mer ! ensorceleuse aux frais colliers de perle, Qui susurre à la brise et frissonne ou déferle Sur le sable doré. Poème de Kouadri M'hamed (Algérie) Citer Link to post Share on other sites
Guest Stalactite Posted May 10, 2014 Partager Posted May 10, 2014 La face du vent J'ai écrit mon identité A la face du vent Et j'ai oublié d'écrire mon nom. Le temps ne s'arrête pas sur l'écriture Mais il signe avec les doigts de l'eau Les arbres de mon village sont poètes Ils trempent leur pied Dans les encriers du ciel. Se fatigue le vent Et le ciel déroule une natte pour s'y étendre. La mémoire est ton ultime demeure Mais tu ne peux l'y habiter Qu'avec un corps devenu lui même mémoire. Dans le désert de la langue L'écriture est une ombre Où l'on s'y abrite. Le plus beau tombeau pour un poète C'est le vide de ses mots. Peut être que la lumière T'induira en erreur Si cela arrive Ne craint rien, la faute est au soleil Adonis Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 11, 2014 Author Partager Posted May 11, 2014 Stalactite Bonjour Bon partage Merci de ton passage . Miroir de la luge noire Bizarre j'aurais mis la Lune Noire Tu as dit : Mon visage est navire, mon corps est une île,et l’eau, organes désirants. Tu as dit : Ta poitrine est une vague, nuit qui déferle sous mes seins. Le soleil est ma prison ancienne, Le soleil est ma nouvelle prison, La mort est fête et chant. M’as-tu entendu ? Je suis autre que cette nuit, autre Que son lit souple et lumineux. Mon corps est ma couverture, tissu Dont j’ai cousu les fils avec mon sang. Je me suis égaré et dans mon corps était mon errance… J’ai donné les vents aux feuilles, J’ai laissé derrière moi mes cils, De rage j’ai joué l’énigme avec la divinité Et j’ai habité l’évangile de l’allaitement Pour découvrir dans mes vêtements la pierre itinérante M’as-tu reconnu ? Mon corps est ma couverture, La mort est mon chant et palais de mes cahiers, L’encre m’est tombe et antichambre, Mappemonde clivée par la désolation En laquelle le ciel a vieilli, Luge noire que traînent les pleurs et la souffrance. Me suivras-tu ? Mon corps est mon ciel, J’ai ouvert tout grand les couloirs de l’espace J’ai dessiné derrière moi mes cils, Routes menant vers une idole antique. Me suivras-tu ? Mon corps est mon chemin. ADONIS Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 15, 2014 Author Partager Posted May 15, 2014 Le toucher Le toucher de Sappho Les arbres ont gardé du soleil dans leurs branches. Voilé comme une femme, évoquant l’autrefois, Le crépuscule passe en pleurant… Et mes doigts Suivent en frémissant la ligne de tes hanches. Mes doigts ingénieux s’attardent aux frissons De ta chair sous la robe aux douceurs de pétale… L’art du toucher, complexe et curieux, égale Les rêves des parfums, le miracle des sons. Je suis avec lenteur le contour de tes hanches, Tes épaules, ton col, tes seins inapaisés. Mon désir délicat se refuse aux baisers; Il effleure et se pâme en des voluptés blanches. Sappho (Grèce) Citer Link to post Share on other sites
Séphia 896 Posted May 24, 2014 Partager Posted May 24, 2014 Salah guemriche Résolutions Ne pas rêver. Ne pas fuir. Mais crever Mais jaillir Ne pas attendre. Ne pas s'étendre. Ne pas se méprendre Mais prendre d'assaut Les remparts de l'impossible et du doute quotidien. Ne plus croire tout court. Mais croire en long en large et en l'homme de demain Ne plus murmurer. Ne plus penser tout bas. Mais mettre bas. Mais hurler. Mais prouver. Mais faire en sorte que vérité soit nue Salah guemriche (Algérie) Citer Link to post Share on other sites
Armine 10 Posted May 25, 2014 Partager Posted May 25, 2014 la lune blanche Tiré du recueil "La bonne chanson" de Paul Verlaine France (1844-1896) La lune blanche Luit dans les bois ; De chaque branche Part une voix Sous la ramée1... Ô bien-aimée. L'étang reflète, Profond miroir, La silhouette Du saule noir Où le vent pleure... Rêvons, c'est l'heure. Un vaste et tendre Apaisement Semble descendre Du firmament Que l'astre irise... C'est l'heure exquise spéciale dédicace à Twilight en guise de bienvenu :p Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted June 8, 2014 Author Partager Posted June 8, 2014 Séphia Bonsoir Résolutions Ne pas rêver. Ne pas fuir. Mais crever Mais jaillir Ne pas attendre. Ne pas s'étendre. Ne pas se méprendre Mais prendre d'assaut Les remparts de l'impossible et du doute quotidien. Ne plus croire tout court. Mais croire en long en large et en l'homme de demain Ne plus murmurer. Ne plus penser tout bas. Mais mettre bas. Mais hurler. Mais prouver. Mais faire en sorte que vérité soit nue Salah guemriche (Algérie) Tres bon choix beau partage Merci je dirais Je dirai. mon amour ce qu'il reste de nos premiers balbutiements mon premier scrupule né de ta dernière pudeur nos corps-à-corps quotidiens à se mesurer dans la nudité insaisissable de la confiance once à once usurpée Je dirai mon amour l'Amour du SOLEIL FRATERNEL impossible à contenir pour une terre qui n'a pas fini d'en réclamer Salah Guemriche (Algérie) Citer Link to post Share on other sites
Guest Damnée Posted June 8, 2014 Partager Posted June 8, 2014 la lune blanche Tiré du recueil "La bonne chanson" de Paul Verlaine France (1844-1896) La lune blanche Luit dans les bois ; De chaque branche Part une voix Sous la ramée1... Ô bien-aimée. L'étang reflète, Profond miroir, La silhouette Du saule noir Où le vent pleure... Rêvons, c'est l'heure. Un vaste et tendre Apaisement Semble descendre Du firmament Que l'astre irise... C'est l'heure exquise spéciale dédicace à Twilight en guise de bienvenu :p Oh merci Armine pour cette belle dédicace en plus j'aime Paule Verlaine, je viens d'apercevoir ton poste par hasard :wub::40: Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted June 8, 2014 Author Partager Posted June 8, 2014 Armine Bonsoir la lune blanche Tiré du recueil "La bonne chanson" de Paul Verlaine France (1844-1896) La lune blanche Luit dans les bois ; De chaque branche Part une voix Sous la ramée1... Ô bien-aimée. L'étang reflète, Profond miroir, La silhouette Du saule noir Où le vent pleure... Rêvons, c'est l'heure. Un vaste et tendre Apaisement Semble descendre Du firmament Que l'astre irise... C'est l'heure exquise spéciale dédicace à Twilight en guise de bienvenu :p Alors je me joint a toi malgré que je ne connais pas Twilight Merci de ce joli poème . Pour l'amour de Dieu Ô chandelle dis-moi Istkhbâr Ô combien il est difficile de supporter la séparation ; c'est un fardeau insoutenable. Mon goût de vivre et mon coeur sont épuisés par mes désirs insatisfaits. Ma patience étouffée par les épreuves est à bout de force. Mon fardeau plus lourd qu' un poids écrasant a longtemps pesé sur moi. Ma résistance comme une corde solide s'est à la longue effilochée. Cette séparation (de ma bien-aimée) m' a paralysé. C'est à toi Seigneur. le Généraux, l 'Eternel que j'adresse ma plainte. refrain Pour l'amour de Dieu, ô chandelle, dis-moi pourquoi tous ces pleurs quand d'autres sont en joie ? Pourquoi tes larmes coulent-elles sans cesse telle une bougie fondante sur son chandelier ? ô toi l'amoureux jeune majestueuse beauté qui serais touché par le vent de la passion d'un amour excessif et sans issue (sache) que tu seras compris refrain - bayt La bien-aimée qui partageait ta vie t'a abandonné pour ne plus réapparaître ne mesure pas l'étendue de sa trahison ; pour cet acte indigne, oublie-la. refrain - bayt Si vous etes jaloux des belles au cou tatoué allez buvez des coupes de vin jusqu'r avoir des joues empourprées, mais toi, je ne te ferais pas goutter r rues cajoleries. Si tu veux vraiment danser comme ont su le faire nos belles accompagnées de musique. (alors) Ô maître, divertis-nous durant cette nuit. Ben çoghir el-sûri Citer Link to post Share on other sites
Guest Damnée Posted June 9, 2014 Partager Posted June 9, 2014 Alors je me joint a toi malgré que je ne connais pas Twilight Merci de ce joli poème . Pour l'amour de Dieu Ô chandelle dis-moi Istkhbâr Ô combien il est difficile de supporter la séparation ; c'est un fardeau insoutenable. Mon goût de vivre et mon coeur sont épuisés par mes désirs insatisfaits. Ma patience étouffée par les épreuves est à bout de force. Mon fardeau plus lourd qu' un poids écrasant a longtemps pesé sur moi. Ma résistance comme une corde solide s'est à la longue effilochée. Cette séparation (de ma bien-aimée) m' a paralysé. C'est à toi Seigneur. le Généraux, l 'Eternel que j'adresse ma plainte. refrain Pour l'amour de Dieu, ô chandelle, dis-moi pourquoi tous ces pleurs quand d'autres sont en joie ? Pourquoi tes larmes coulent-elles sans cesse telle une bougie fondante sur son chandelier ? ô toi l'amoureux jeune majestueuse beauté qui serais touché par le vent de la passion d'un amour excessif et sans issue (sache) que tu seras compris refrain - bayt La bien-aimée qui partageait ta vie t'a abandonné pour ne plus réapparaître ne mesure pas l'étendue de sa trahison ; pour cet acte indigne, oublie-la. refrain - bayt Si vous etes jaloux des belles au cou tatoué allez buvez des coupes de vin jusqu'r avoir des joues empourprées, mais toi, je ne te ferais pas goutter r rues cajoleries. Si tu veux vraiment danser comme ont su le faire nos belles accompagnées de musique. (alors) Ô maître, divertis-nous durant cette nuit. Ben çoghir el-sûri Merci Maximus on se connait pas mais y a un début à tout, merci pour le partage des poèmes :40: Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted June 28, 2014 Author Partager Posted June 28, 2014 Twilight Bonsoir Merci Maximus on se connait pas mais y a un début à tout, merci pour le partage des poèmes :40: Tous le plaisir et pour moi de me lire Citer Link to post Share on other sites
amarlekabyle 10 Posted September 1, 2014 Partager Posted September 1, 2014 je me retrouvais enfin dans le désert et le silence... Tout était là; tout lisse, tout était nu et sans bruit. Je connaissais enfin la possibilité exaltante d'être une pierre, un grain de sable ou le filet d'un souffle d'air. PS.j'ai posté ce texte de Nicolas Kurtovich il y a quelques jours, mais il est si profond que je ne résiste pas à le citer à nouveau. Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted September 6, 2014 Author Partager Posted September 6, 2014 Bonjour je me retrouvais enfin dans le désert et le silence... Tout était là; tout lisse, tout était nu et sans bruit. Je connaissais enfin la possibilité exaltante d'être une pierre, un grain de sable ou le filet d'un souffle d'air. PS.j'ai posté ce texte de Nicolas Kurtovich il y a quelques jours, mais il est si profond que je ne résiste pas à le citer à nouveau. Trés beau texte saisissant a la fois Merci pour ta contribution ... Citer Link to post Share on other sites
amarlekabyle 10 Posted September 6, 2014 Partager Posted September 6, 2014 Trés beau texte saisissant a la fois Merci pour ta contribution ... Bonjour maximus, les textes que l'on partage sur ce fil sont tellement beaux et profonds qu'on se laisserait emporter (pas trop loin)!!! Le silence du désert nous dépouille. Par là, vous devenez vous-mêmes. C'est à dire: rien... Mais un rien qui écoute. Edmond Jabès Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted September 6, 2014 Author Partager Posted September 6, 2014 Bonjour maximus, les textes que l'on partage sur ce fil sont tellement beaux et profonds qu'on se laisserait emporter (pas trop loin)!!! Le silence du désert nous dépouille. Par là, vous devenez vous-mêmes. C'est à dire: rien... Mais un rien qui écoute. Edmond Jabès Oui c'est vrai le monde regorge de Poetes Merci a toi cher ami J'ai dit mon mal et mes soucis à tous les vents, au monde entier, À l'occident et à l'orient, et à mon roi et à mon peuple Que puis-je donc faire un geste de plus, faut-il mourir devant ton seuil ? (Sayat-Nova) Citer Link to post Share on other sites
amarlekabyle 10 Posted September 9, 2014 Partager Posted September 9, 2014 Oui c'est vrai le monde regorge de Poetes Merci a toi cher ami J'ai dit mon mal et mes soucis à tous les vents, au monde entier, À l'occident et à l'orient, et à mon roi et à mon peuple Que puis-je donc faire un geste de plus, faut-il mourir devant ton seuil ? (Sayat-Nova) J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en ce silence. Antoine de Saint Exupéry Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted September 10, 2014 Author Partager Posted September 10, 2014 Bonjour J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en ce silence. Antoine de Saint Exupéry Merci de ta contribution ... Le désert Quand le Bédouin qui va de l'Horeb en Syrie Lie au tronc du dattier sa cavale amaigrie, Et, sous l'ombre poudreuse où sèche le fruit mort, Dans son rude manteau s'enveloppe et s'endort, Revoit-il, faisant trêve aux ardentes fatigues, La lointaine oasis où rougissent les figues, Et l'étroite vallée où campe sa tribu, Et la source courante où ses lèvres ont bu, Et les brebis bêlant, et les boeufs à leurs crèches, Et les femmes causant près des citernes fraîches, Ou, sur le sable, en rond, les chameliers assis, Aux lueurs de la lune écoutant les récits ? Non, par delà le cours des heures éphémères, Son âme est en voyage au pays des chimères. Il rêve qu'Al-Borak, le cheval glorieux, L'emporte en hennissant dans la hauteur des cieux ; Il tressaille, et croit voir, par les nuits enflammées, Les filles de Djennet à ses côtés pâmées. De leurs cheveux plus noirs que la nuit de l'enfer Monte un âcre parfum qui lui brûle la chair ; Il crie, il veut saisir, presser sur sa poitrine, Entre ses bras tendus, sa vision divine. Mais sur la dune au loin le chacal a hurlé, Sa cavale piétine, et son rêve est troublé ; Plus de Djennet, partout la flamme et le silence, Et le grand ciel cuivré sur l'étendue immense Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894) Citer Link to post Share on other sites
amarlekabyle 10 Posted September 10, 2014 Partager Posted September 10, 2014 Merci de ta contribution ... Le désert Quand le Bédouin qui va de l'Horeb en Syrie Lie au tronc du dattier sa cavale amaigrie, Et, sous l'ombre poudreuse où sèche le fruit mort, Dans son rude manteau s'enveloppe et s'endort, Revoit-il, faisant trêve aux ardentes fatigues, La lointaine oasis où rougissent les figues, Et l'étroite vallée où campe sa tribu, Et la source courante où ses lèvres ont bu, Et les brebis bêlant, et les boeufs à leurs crèches, Et les femmes causant près des citernes fraîches, Ou, sur le sable, en rond, les chameliers assis, Aux lueurs de la lune écoutant les récits ? Non, par delà le cours des heures éphémères, Son âme est en voyage au pays des chimères. Il rêve qu'Al-Borak, le cheval glorieux, L'emporte en hennissant dans la hauteur des cieux ; Il tressaille, et croit voir, par les nuits enflammées, Les filles de Djennet à ses côtés pâmées. De leurs cheveux plus noirs que la nuit de l'enfer Monte un âcre parfum qui lui brûle la chair ; Il crie, il veut saisir, presser sur sa poitrine, Entre ses bras tendus, sa vision divine. Mais sur la dune au loin le chacal a hurlé, Sa cavale piétine, et son rêve est troublé ; Plus de Djennet, partout la flamme et le silence, Et le grand ciel cuivré sur l'étendue immense Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894) C'est ta contribution qui appelle la mienne et ce sont elles qui avancent, dans le désert et au-delà... Nous ne sommes véritablement nous-même qu'au plus aride de notre solitude. Edmond Jabès Citer Link to post Share on other sites
Djânaeh 10 Posted September 10, 2014 Partager Posted September 10, 2014 Un plaisir de suivre vos ecrits, citations. Citer Link to post Share on other sites
amarlekabyle 10 Posted September 10, 2014 Partager Posted September 10, 2014 Un plaisir de suivre vos ecrits, citations. Un plaisir aussi intense de lire ta prose...:bb: Citer Link to post Share on other sites
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