Jump to content

Recommended Posts

  • Réponses 239
  • Créé
  • Last Reply

Top Posters In This Topic

Guest Stalactite
oui c'est vrai, ce poème fut autrefois ma bible, à l'époque j'était dans la marine

 

La poésie n'a pas de frontière... tu dois aimer alors aussi celui de Baudelaire.

 

 

L'homme et la mer

 

Homme libre, toujours tu chériras la mer !

La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme

Dans le déroulement infini de sa lame,

Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

 

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;

Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur

Se distrait quelquefois de sa propre rumeur

Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

 

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :

Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;

Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,

Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

 

Et cependant voilà des siècles innombrables

Que vous vous combattez sans pitié ni remord,

Tellement vous aimez le carnage et la mort,

Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

Link to post
Share on other sites
Guest réflexions
La poésie n'a pas de frontière... tu dois aimer alors aussi celui de Baudelaire.

 

 

L'homme et la mer

 

Homme libre, toujours tu chériras la mer !

La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme

Dans le déroulement infini de sa lame,

Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

 

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;

Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur

Se distrait quelquefois de sa propre rumeur

Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

 

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :

Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;

Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,

Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

 

Et cependant voilà des siècles innombrables

Que vous vous combattez sans pitié ni remord,

Tellement vous aimez le carnage et la mort,

Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

 

tu ne peux imaginer les souvenirs que tu fais remonter à la surface, des amis perdus de vue, d'autres nous ont quitté (que dieu ait pitié de leurs âmes) ce poème me rappel lorsque nous étions livrés à nous même, avec pour seul compagnon cette mer o combien enchanteresse, mais pourtant si dangereuse...

Link to post
Share on other sites
Guest Stalactite
tu ne peux imaginer les souvenirs que tu fais remonter à la surface, des amis perdus de vue, d'autres nous ont quitté (que dieu ait pitié de leurs âmes) ce poème me rappel lorsque nous étions livrés à nous même, avec pour seul compagnon cette mer o combien enchanteresse, mais pourtant si dangereuse...

 

Désolée si ce sont de tristes souvenirs, c'était aussi l'un des poémes préférés à mon père ( Allah y rahmou ) fils et petit-fils de pêcheur.

Link to post
Share on other sites
Guest réflexions
Désolée si ce sont de tristes souvenirs, c'était aussi l'un des poémes préférés à mon père ( Allah y rahmou ) fils et petit-fils de pêcheur.

 

allah y rahmou , tu vois je me rappel de mon baptême de feu (on appelait comme ça la premier service d'un officier de quart après avoir fait ses classes) mon commandant me disait de me préparer a livrer ma première bataille contre la mer........, j'avait tout juste 25 ans................, au retour ce dernier se jeta par dessus bord.........., et ............., on ne remarquait son absence qu'en entrant au port....................on le cherchait pour effectuer la manœuvre d'approche....

 

 

Aux morts du 4 décembre

 

Jouissez du repos que vous donne le maître.

Vous étiez autrefois des coeurs troublés peut-être,

Qu’un vain songe poursuit ;

L’erreur vous tourmentait, ou la haine, ou l’envie ;

Vos bouches, d’où sortait la vapeur de la vie,

Étaient pleines de bruit.

Faces confusément l’une à l’autre apparues,

Vous alliez et veniez en foule dans les rues,

Ne vous arrêtant pas,

Inquiets comme l’eau qui coule des fontaines,

Tous, marchant au hasard, souffrant les mêmes peines,

Mêlant les mêmes pas.

Peut-être un feu creusait votre tête embrasée,

Projets, espoirs, briser l’homme de l’Élysée,

L’homme du Vatican,

Verser le libre esprit à grands flots sur la terre ;

Car dans ce siècle ardent toute âme est un cratère

Et tout peuple un volcan.

Vous aimiez, vous aviez le coeur lié de chaînes,

Et le soir vous sentiez, livrés aux craintes vaines,

Pleins de soucis poignants,

Ainsi que l’océan sent remuer ses ondes,

Se soulever en vous mille vagues profondes

Sous les cieux rayonnants.

Tous, qui que vous fussiez, tête ardente, esprit sage,

Soit qu’en vos yeux brillât la jeunesse, ou que l’âge

Vous prît et vous courbât,

Que le destin pour vous fût deuil, énigme ou fête,

Vous aviez dans vos coeurs l’amour, cette tempête,

La douleur, ce combat.

Grâce au quatre décembre, aujourd’hui, sans pensée,

Vous gisez étendus dans la fosse glacée

Sous les linceuls épais ;

Ô morts, l’herbe sans bruit croît sur vos catacombes,

Dormez dans vos cercueils ! taisez-vous dans vos tombes !

L’empire, c’est la paix.

 

Victor Hugo

Link to post
Share on other sites
Guest Stalactite
allah y rahmou , tu vois je me rappel de mon baptême de feu (on appelait comme ça la premier service d'un officier de quart après avoir fait ses classes) mon commandant me disait de me préparer a livrer ma première bataille contre la mer........, j'avait tout juste 25 ans................, au retour ce dernier se jeta par dessus bord.........., et ............., on ne remarquait son absence qu'en entrant au port....................on le cherchait pour effectuer la manœuvre d'approche....

 

 

Aux morts du 4 décembre

 

Jouissez du repos que vous donne le maître.

Vous étiez autrefois des coeurs troublés peut-être,

Qu’un vain songe poursuit ;

L’erreur vous tourmentait, ou la haine, ou l’envie ;

Vos bouches, d’où sortait la vapeur de la vie,

Étaient pleines de bruit.

Faces confusément l’une à l’autre apparues,

Vous alliez et veniez en foule dans les rues,

Ne vous arrêtant pas,

Inquiets comme l’eau qui coule des fontaines,

Tous, marchant au hasard, souffrant les mêmes peines,

Mêlant les mêmes pas.

Peut-être un feu creusait votre tête embrasée,

Projets, espoirs, briser l’homme de l’Élysée,

L’homme du Vatican,

Verser le libre esprit à grands flots sur la terre ;

Car dans ce siècle ardent toute âme est un cratère

Et tout peuple un volcan.

Vous aimiez, vous aviez le coeur lié de chaînes,

Et le soir vous sentiez, livrés aux craintes vaines,

Pleins de soucis poignants,

Ainsi que l’océan sent remuer ses ondes,

Se soulever en vous mille vagues profondes

Sous les cieux rayonnants.

Tous, qui que vous fussiez, tête ardente, esprit sage,

Soit qu’en vos yeux brillât la jeunesse, ou que l’âge

Vous prît et vous courbât,

Que le destin pour vous fût deuil, énigme ou fête,

Vous aviez dans vos coeurs l’amour, cette tempête,

La douleur, ce combat.

Grâce au quatre décembre, aujourd’hui, sans pensée,

Vous gisez étendus dans la fosse glacée

Sous les linceuls épais ;

Ô morts, l’herbe sans bruit croît sur vos catacombes,

Dormez dans vos cercueils ! taisez-vous dans vos tombes !

L’empire, c’est la paix.

 

Victor Hugo

 

Paix à leurs âmes....qu'elles reposent en paix !

 

j'ai le don de réveiller de mauvais souvenirs :(

 

Je comprends mieux ton faible pour Victor Hugo.

Link to post
Share on other sites
Guest réflexions
Paix à leurs âmes....qu'elles reposent en paix !

 

j'ai le don de réveiller de mauvais souvenirs :(

 

Je comprends mieux ton faible pour Victor Hugo.

 

mais non tu ne les réveille pas, au fait ces souvenir font partie de moi, ils m'ont fait, les gens que j'ai rencontrés (qu'ils soient bons ou non) m'ont forgé le caractère, j'ai fait avec eux le tour du monde, et jamais je n’ai douté qu'au besoin personne n'hésiterait à tendre sa main à l'autre..............

Link to post
Share on other sites
Guest Stalactite
mais non tu ne les réveille pas, au fait ces souvenir font partie de moi, ils m'ont fait, les gens que j'ai rencontrés (qu'ils soient bons ou non) m'ont forgé le caractère, j'ai fait avec eux le tour du monde, et jamais je n’ai douté qu'au besoin personne n'hésiterait à tendre sa main à l'autre..............

 

Je pense qu'il y a des métiers qui forgent des liens bien plus forts que ceux du sang....comme certaines amitiés.

 

Moi j'ai fait le tour du monde bien des fois, mais en musique et en poésie...voire en lisant.

Link to post
Share on other sites
Guest réflexions
Je pense qu'il y a des métiers qui forgent des liens bien plus forts que ceux du sang....comme certaines amitiés.

 

Moi j'ai fait le tour du monde bien des fois, mais en musique et en poésie...voire en lisant.

 

quel plus beau voyage que celui de la pensée?

et comme on est dans un post de poésie, en voici un de Joachim DU BELLAY

 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,

Et puis est retourné, plein d'usage et raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge !

 

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village

Fumer la cheminée, et en quelle saison

Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,

Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

 

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,

Que des palais Romains le front audacieux,

Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

 

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,

Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,

Et plus que l'air marin la doulceur angevine

 

Joachim DU BELLAY

Link to post
Share on other sites
Guest Stalactite
quel plus beau voyage que celui de la pensée?

et comme on est dans un post de poésie, en voici un de Joachim DU BELLAY

 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,

Et puis est retourné, plein d'usage et raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge !

 

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village

Fumer la cheminée, et en quelle saison

Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,

Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

 

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,

Que des palais Romains le front audacieux,

Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

 

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,

Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,

Et plus que l'air marin la doulceur angevine

 

Joachim DU BELLAY

 

 

Merci réflexions pour ces échanges, ce fut un moment douloureux parfois mais agréable et comme dirait Monsieur Baudelaire :

 

ENIVREZ-VOUS

 

Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

 

Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

 

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

 

Les petits poèmes en prose

Link to post
Share on other sites
Guest réflexions
Merci réflexions pour ces échanges, ce fut un moment douloureux parfois mais agréable et comme dirait Monsieur Baudelaire :

 

ENIVREZ-VOUS

 

Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

 

Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

 

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

 

Les petits poèmes en prose

 

le plaisir est partagé

 

et puis aller un dernier pour la route (j'ai révisé mes classiques moi ce soir)

 

Premier sourire du printemps

 

Tandis qu'à leurs oeuvres perverses

Les hommes courent haletants,

Mars qui rit, malgré les averses,

Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,

Sournoisement lorsque tout dort,

Il repasse des collerettes

Et cisèle des boutons d'or.

Dans le verger et dans la vigne,

Il s'en va, furtif perruquier,

Avec une houppe de cygne,

Poudrer à frimas l'amandier.

La nature au lit se repose ;

Lui descend au jardin désert,

Et lace les boutons de rose

Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges,

Qu'aux merles il siffle à mi-voix,

Il sème aux prés les perce-neiges

Et les violettes aux bois.

Sur le cresson de la fontaine

Où le cerf boit, l'oreille au guet,

De sa main cachée il égrène

Les grelots d'argent du muguet.

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,

Il met la fraise au teint vermeil,

Et te tresse un chapeau de feuilles

Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,

Et que son règne va finir,

Au seuil d'avril tournant la tête,

Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

 

Théophile Gautier

 

Merci à caprice d'avoir ouvert ce topic ;)

Link to post
Share on other sites
Guest Stalactite
le plaisir est partagé

 

et puis aller un dernier pour la route (j'ai révisé mes classiques moi ce soir)

 

Premier sourire du printemps

 

Tandis qu'à leurs oeuvres perverses

Les hommes courent haletants,

Mars qui rit, malgré les averses,

Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,

Sournoisement lorsque tout dort,

Il repasse des collerettes

Et cisèle des boutons d'or.

Dans le verger et dans la vigne,

Il s'en va, furtif perruquier,

Avec une houppe de cygne,

Poudrer à frimas l'amandier.

La nature au lit se repose ;

Lui descend au jardin désert,

Et lace les boutons de rose

Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges,

Qu'aux merles il siffle à mi-voix,

Il sème aux prés les perce-neiges

Et les violettes aux bois.

Sur le cresson de la fontaine

Où le cerf boit, l'oreille au guet,

De sa main cachée il égrène

Les grelots d'argent du muguet.

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,

Il met la fraise au teint vermeil,

Et te tresse un chapeau de feuilles

Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,

Et que son règne va finir,

Au seuil d'avril tournant la tête,

Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

 

Théophile Gautier

 

Merci à caprice d'avoir ouvert ce topic ;)

 

Va falloir attendre pour le printemps :cool:.... mais en lisant Théopile, on s'y croirait déjà.

Link to post
Share on other sites
Guest réflexions

Un petit merveilleux poème de "Andrée Chedid"

 

Si tu ré-inventais la terre...

 

Si tu ré-inventais la terre

Songerais-tu à lever océans et soleils

A convoquer les saisons

A mettre au monde les hommes?

 

Si tu ré-inventais la terre

 

Logerais-tu mêmes fièvres dans leurs entrailles

 

Mêmes arcanes dans leurs cœurs

 

Dans leur souffle les mêmes dieux?

 

Si tu ré-inventais la terre

Romprais-tu l'épée des supplices

Contiendrais-tu les crues de la haine

Changerais-tu les soupçons en bienfaits?

 

 

 

Si tu ré-inventais la terre

Redresserais-tu les décrets du sang

Abrogerais-tu la mort nécessaire

Provoquerais-tu d'autres alchimies?

 

Si tu ré-inventais la terre

Drainerais-tu les plaies de nos batailles

Absorberais-tu nos vides et nos sanglots

Répandrais-tu l'ivresse d'exister?

 

Andrée Chedid

Link to post
Share on other sites
Déesse des songes

 

J'ai rencontré au seuil de l'amour

Allongée sur le sol une perle dévêtue

Brillante, limpide, étincelante au grand jour

Etalant sa beauté,

Sur le marbre rosé

Ô ! Ses mains, frêles et douces

Ô ! Ses azurs agates, bleuis par le ciel

Sa volupté m'emmenait au plus profond de l'abîme

Pour aller m'écraser sur ses froides lèvres

Et atteindre le sommet le plus haut de l'extase

Mon âme déchirée toute entière par sa fraîcheur parfumé

J'ai aimé la toucher dans mes délires nocturnes

J'aurais voulu me rendormir à tout jamais

Et me replonger dans l'exquise harmonie de son corps

Toi ! Déesse des songes et des divines éphémères.

 

Axelus Marcus Balthus

 

Déesse des songes

 

seul dans tes yeux se reflète l’amour

un amour comme il n’en existe qu’un

un de ceux qu’on rêve de croiser un jour

au détour d’un regard ou d’un chemin

 

Sur la terre fraiche ou le sable brulant

dans les songes d’été ou le frima de l’hiver

on rêve au rêve, doux caprice de lion

à ses griffes acérées, on espère

 

J’ai gouté un jour, au miel de ses lèvres

frémi sous ses doigts sans trouvé le repos

erré sur sa peau de soie naguère

enivré au doux parfum d’un jour nouveau

 

Entre la nuit et le jour, une éternité de songes

un corps à corps autour de Morphée

Rien d’éphémère, juste un mensonge

Avant que l’éveil vérité, ne me ramène à la réalité

Link to post
Share on other sites
Déesse des songes

 

seul dans tes yeux se reflète l’amour

un amour comme il n’en existe qu’un

un de ceux qu’on rêve de croiser un jour

au détour d’un regard ou d’un chemin

 

Sur la terre fraiche ou le sable brulant

dans les songes d’été ou le frima de l’hiver

on rêve au rêve, doux caprice de lion

à ses griffes acérées, on espère

 

J’ai gouté un jour, au miel de ses lèvres

frémi sous ses doigts sans trouvé le repos

erré sur sa peau de soie naguère

enivré au doux parfum d’un jour nouveau

 

Entre la nuit et le jour, une éternité de songes

un corps à corps autour de Morphée

Rien d’éphémère, juste un mensonge

Avant que l’éveil vérité, ne me ramène à la réalité

 

Merci Momo pour ces jolis vers... :o

Link to post
Share on other sites
Guest réflexions

L'Amour de l'Amour.

 

I.

 

Aimez bien vos amours ; aimez l'amour qui rêve

Une rose à la lèvre et des fleurs dans les yeux ;

C'est lui que vous cherchez quand votre avril se lève,

Lui dont reste un parfum quand vos ans se font vieux.

 

Aimez l'amour qui joue au soleil des peintures,

Sous l'azur de la Grèce, autour de ses autels,

Et qui déroule au ciel la tresse et les ceintures,

Ou qui vide un carquois sur des coeurs immortels.

 

Aimez l'amour qui parle avec la lenteur basse

Des Ave Maria chuchotés sous l'arceau ;

C'est lui que vous priez quand votre tête est lasse,

Lui dont la voix vous rend le rythme du berceau.

 

Aimez l'amour que Dieu souffla sur notre fange,

Aimez l'amour aveugle, allumant son flambeau,

Aimez l'amour rêvé qui ressemble à notre ange,

Aimez l'amour promis aux cendres du tombeau !

 

Aimez l'antique amour du règne de Saturne,

Aimez le dieu charmant, aimez le dieu caché,

Qui suspendait, ainsi qu'un papillon nocturne,

Un baiser invisible aux lèvres de Psyché !

 

Car c'est lui dont la terre appelle encore la flamme,

Lui dont la caravane humaine allait rêvant,

Et qui, triste d'errer, cherchant toujours une âme,

Gémissait dans la lyre et pleurait dans le vent.

 

Il revient ; le voici : son aurore éternelle

A frémi comme un monde au ventre de la nuit,

C'est le commencement des rumeurs de son aile ;

Il veille sur le sage, et la vierge le suit.

 

Le songe que le jour dissipe au coeur des femmes,

C'est ce Dieu. Le soupir qui traverse les bois,

C'est ce Dieu. C'est ce Dieu qui tord les oriflammes

Sur les mâts des vaisseaux et des faîtes des toits.

 

Il palpite toujours sous les tentes de toile,

Au fond de tous les cris et de tous les secrets ;

C'est lui que les lions contemplent dans l'étoile ;

L'oiseau le chante au loup qui le hurle aux forêts.

 

La source le pleurait, car il sera la mousse,

Et l'arbre le nommait, car il sera le fruit,

Et l'aube l'attendait, lui, l'épouvante douce

Qui fera reculer toute ombre et toute nuit.

 

Le voici qui retourne à nous, son règne est proche,

Aimez l'amour, riez ! Aimez l'amour, chantez !

Et que l'écho des bois s'éveille dans la roche,

Amour dans les déserts, amour dans les cités !

 

Amour sur l'Océan, amour sur les collines !

Amour dans les grands lys qui montent des vallons !

Amour dans la parole et les brises câlines !

Amour dans la prière et sur les violons !

 

Amour dans tous les coeurs et sur toutes les lèvres !

Amour dans tous les bras, amour dans tous les doigts !

Amour dans tous les seins et dans toutes les fièvres !

Amour dans tous les yeux et dans toutes les voix !

 

Amour dans chaque ville : ouvrez-vous, citadelles !

Amour dans les chantiers : travailleurs, à genoux !

Amour dans les couvents : anges, battez des ailes !

Amour dans les prisons : murs noirs, écroulez-vous !

 

II.

 

Mais adorez l'Amour terrible qui demeure

Dans l'éblouissement des futures Sions,

Et dont la plaie, ouverte encor, saigne à toute heure

Sur la croix, dont les bras s'ouvrent aux nations

 

Germain Nouveau

Link to post
Share on other sites
  • 2 weeks later...
Guest Stalactite

Être en relation...

 

Je veux t'aimer sans m'agripper,

t'apprécier sans te juger,

te rejoindre sans t'envahir,

t'inviter sans insistance,

te laisser sans culpabilité,

te critiquer sans te blâmer,

t'aider sans te diminuer.

Si tu veux bien m'accorder la même chose,

alors nous pourrons vraiment nous rencontrer

et nous enrichir l'un l'autre.

 

V. Satir

Link to post
Share on other sites
  • 3 weeks later...
Être en relation...

 

Je veux t'aimer sans m'agripper,

t'apprécier sans te juger,

te rejoindre sans t'envahir,

t'inviter sans insistance,

te laisser sans culpabilité,

te critiquer sans te blâmer,

t'aider sans te diminuer.

Si tu veux bien m'accorder la même chose,

alors nous pourrons vraiment nous rencontrer

et nous enrichir l'un l'autre.

 

V. Satir

 

Merci pour la visite Stalactite et pour ton post j'aime beaucoup !

Link to post
Share on other sites

Elle et Lui

 

Le printemps sur leur front faisait pleuvoir son givre :

Ils marchaient tous les deux, une main dans la main,

Heureux de se guider, plus heureux de se suivre,

Ne se préoccupant ni d'hier ni de demain.

 

Filles de leurs beaux jours, dont le parfum enivre,

Les douces fleurs de l'âme embaumaient le chemin,

Ils s'écoutaient penser, ils se regardaient vivre,

Anges d'un chaste amour qui n'avait rien d'humain.

 

Lui s'inclina : sa voix, doucement familière,

Prit le ton caressant qu'on prête à la prière :

"Depuis quand m'aimez-vous, ô mes chères amours ? "

 

Le front plein de rougeur et l'oeil plein de lumière,

Elle, se penchant, dit en baissant la paupière :

"Depuis quand je vous aime, ami ? Depuis toujours."

 

Delphis de la Cour (1867)

Link to post
Share on other sites
  • 2 weeks later...

Baiser d'amour

 

L'amour nous fait tembler comme un jeune feuillage,

Car chacun de nous deux a peur du même instant.

Mon bien-aimé, dis-tu très bas, je t'aime tant ...

Laisse ... Ferme les yeux ... Ne parle pas ... Sois sage ...

 

Je te devine proche au feu de ton visage.

Ma tempe en fièvre bat contre ton coeur battant.

Et, le cou dans tes bras, je frissonne en sentant

Ta gorge nue et sa fraîcheur de coquillage.

 

Ecoute au gré du vent la glycine frémir.

C'est le soir ; il est doux d'être seuls sur la terre,

L'un à l'autre, muets et faibles de désirs.

 

D'un baiser délicat tu m'ouvres la paupière ;

Je te vois, et, confuse, avec un long soupir,

Tu souris dans l'attente heureuse du mystère.

 

Charles Guérin

Link to post
Share on other sites
  • 2 weeks later...

Le réveil

 

Si tu m'appartenais (faisons ce rêve étrange !),

Je voudrais avant toi m'éveiller le matin,

Pour m'accouder longtemps près de ton sommeil d'ange,

Egal et murmurant comme un ruisseau lointain.

 

J'irais à pas discret cueillir de l'églantine,

Et, patient, rempli d'un silence joyeux,

J'entr'ouvrirais tes mains, qui gardent ta poitrine,

Pour y glisser mes fleurs en te baisant les yeux.

 

Et tes yeux étonnés reconnaîtraient la terre

Dans les choses où Dieu mit le plus de douceur,

Puis tourneraient vers moi leur naissante lumière,

Tout pleins de mon offrande et tout pleins de ton coeur.

 

Oh ! Comprends ce qu'il souffre et sens bien comme il aime,

Celui qui poserait, au lever du soleil,

Un bouquet, invisible encor, sur ton sein même,

Pour placer ton bonheur plus près de ton réveil.

 

René-François Sully Prudhomme (1869)

Link to post
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.
Note: Your post will require moderator approval before it will be visible.

Guest
Répondre

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.


×
×
  • Create New...