Jump to content

Les Harkis Dans La Colonisation Et Ses Suites


Recommended Posts

Le livre me parais fort intéressant !

-----------------------------------------

Par, Khadidja Baba-Ahmed

 

Jusqu’à ce jour, les écrits sur les harkis sont essentiellement le fait de harkis eux-mêmes ou le plus souvent de leurs enfants. Un ouvrage, intitulé Les Harkis dans la colonisation et ses suites * vient d’être publié et présenté à Paris, par ses auteurs : Fatima Besnaci-Lancou, présidente de Harkis et droits de l’homme et écrivaine, et Gilles Manceron, historien et membre du comité central de la LDH.

 

L’intérêt de l’ouvrage tient d’abord dans ce que, pour la première fois, l’histoire des harkis est replacée dans son véritable contexte, bien souvent occulté : la colonisation de l’Algérie. Non moins importante est l’approche retenue dans cet ouvrage qui donne la parole à des historiens, à des sociologues, à des psychologues souvent «extérieurs à cette histoire » mais aussi aux «protagonistes de la guerre d’Algérie», ceux qui étaient du côté des occupants et ceux qui luttaient au sein de l’Armée de libération nationale. Deux de ces derniers, Mohamed Harbi, professeur émérite à Paris 8, historien et auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire du FLN, et Ali Haroun, ancien responsable FLN, membre du CNRA et ancien ministre, se sont exprimés dans cet ouvrage : le premier a donné sa vision de la notion de «choix» des harkis à s’engager du côté des colonisateurs et l’autre est revenu sur les massacres de harkis en 1962, présentés par beaucoup ici en France, comme étant la résultante d’une instruction du FLN. Tout en démentant cette thèse et en nuançant sur les chiffres avancés sur ces massacres, Ali Haroun considère qu’il y a nécessité à tourner cette page douloureuse et explique : «dès lors que la réconciliation nationale est aujourd’hui évoquée pour justifier le pardon accordé aux intégristes islamistes qui ont commis des crimes d’une atrocité jamais atteinte dans l’histoire de l’Algérie, pourquoi le refuser aux harkis… ?» Même si rendre compte de cet ouvrage très dense, du seul point de vue de ces deux personnalités algériennes est sans aucun doute très réducteur, il nous semble toutefois important pour nos lecteurs de voir comment deux anciens acteurs importants de la guerre de Libération nationale analysent aujourd’hui cette période de notre histoire.

Harbi : «Les conditions sociopolitiques non étrangères au ralliement des harkis

Le discours dominant sur les harkis du côté de l’Algérie peut se résumer ainsi : les harkis ont fait pendant la guerre de Libération nationale le choix de combattre aux côtés des forces françaises d’occupation, pourquoi revenir aujourd’hui sur cette histoire de harkis, une histoire franco-française ? Mais ce n’est pas aussi simple que cela. La réponse exige d’abord de revenir sur cette notion de choix. C’est justement ce que fait Mohamed Harbi en appelant à ne pas généraliser et en affirmant que ce choix «est loin de s’appliquer à la plupart» des harkis, même s’il s’agit bien d’un choix pour «un certain nombre d’aventuriers ou de notables» qui se sont consciemment et sciemment engagés du côté de la France. Pour l’ancien combattant et historien, «il est bien difficile de porter un jugement catégorique » sur les itinéraires des harkis. Harbi évoque à ce propos son propre témoignage (différent, dit-il d’une opinion d’historien) : lors de son incarcération à Lambèze en 1965, après le coup d’Etat, il s’était retrouvé emprisonné avec de nombreux harkis. Des longues discussions avec ses compagnons d’infortune, Harbi apprend qu’une bonne partie d’entre eux étaient d’anciens maquisards faits prisonniers par l’armée d’occupation et qui ont été «retournés» par elle. D’autres ont cherché à sauver leur vie, suite aux crises de wilayas qui avaient éclaté alors, tous en tout cas, se sont retrouvés du côté français d’une manière «subie et non consentie». A un autre plan, celui de l’histoire, Mohamed Harbi rappelle les conditions sociopolitiques de l’époque qui ne sont pas étrangères à certains ralliements : le regroupement, par l’armée coloniale, des populations des campagnes et leur conséquent déracinement «ont provoqué une véritable crise dans la société rurale» qui n’a pas été prise en compte et ont amené les familles à survivre «comme elles pouvaient». Celui qui a toujours eu un œil critique sur le mouvement de libération nationale dont il était un important acteur et dont les analyses n’ont jamais été manichéennes, précise encore : «L’ampleur des ralliements et des coopérations de certains villages avec les militaires français n’était pas inévitable. C’est la méconnaissance de la société rurale de l’Algérie même qui a fait que ce phénomène a pris une telle ampleur. Il y avait dans l’attitude de certains dirigeants de maquis une sorte d’erreur conceptuelle dans la mesure où ils partaient de l’idée que, dans l’ensemble du pays, l’opinion était totalement acquise aux idées nationalistes ». Or, pour Harbi, dans certaines régions rurales, le «lignage» ou encore «la confrérie» étaient des identités plus présentes que l’identité nationale. Et pour compliquer encore la donne, certaines attitudes «brutales», «autoritaires », sans discussion aucune, ont provoqué le rejet à la cause. Quant aux Algériens ou encore les Français anti-colonialistes qui assimilent les harkis aux collaborateurs, «ils ont tort» dit l’historien qui poursuit : «Ce type de vocabulaire n’est pas adapté et fait écran pour comprendre la réalité de ces phénomènes.» Pour cerner celle-ci, Harbi appelle en conclusion à étudier l’histoire d’une manière plus précise et à renoncer le plus vite possible à toute une série de stigmatisations dangereuses.

Ali Haroun : «Il faut pardonner comme on l’a fait pour les tueurs islamistes»

C’est bien en nuance que Ali Haroun aborde la question des harkis, sans toutefois omettre de rappeler que si les harkis ont souffert des deux côtés de la Méditerranée et s’il ne peut se prononcer sur ce qu’ils ont subi en France, la question étant franco-française, en Algérie aussi, très nombreux sont les Algériens qui eurent à subir des violences parfois horribles, des «moghaznis», «GMR» «goumiers» et autres «harkis» qui avaient agi aux côtés ou dans les rangs de l’armée française. Tous et peut-être même 90 % d’entre eux n’ont pas eu ce comportement parce qu’ils étaient surveillants ou éclaireurs et n’avaient pas d’armes, mais les autres «ont commis des actes que les gens du village n’ont pu oublier ni pardonner». Quant aux massacres de 1962, si Ali Haroun confirme comme il l’a déjà fait dans un de ses ouvrages que «les représailles furent inhumaines », il explique cependant qu’il est difficile d’en imputer la responsabilité à la direction du FLN qui était alors brisé et désarticulé par la crise de Tripoli de juin 1962 et n’avait plus, comme autorité unique et centrale, la capacité de donner des ordres obéis et respectés sur l’ensemble du territoire. Sur le nombre de harkis tués au moment de l’indépendance, dont certains avancent le chiffre de 80 000, Ali Haroun rappelle qu’aucune statistique officielle d’un côté comme de l’autre n’a pu être établie, et s’interroge : «Ce chiffre de 80 000 paraît invraisemblable, car si l’armée française a perdu 30 000 hommes au cours de sept années et demie de guerre, comment croire que 80 000 harkis auraient été assassinés en quatre mois, ce qui suppose 660 meurtres par jour ?» Mais au-delà, dit encore Ali Haroun, «pourquoi souffrir encore des éclaboussures d’un mal, que d’un côté comme de l’autre, nous pourrions effacer dans l’intérêt de nos deux pays, de notre génération et de celles à venir ?» Et dès lors que le pardon est accordé aux intégristes islamistes, au nom de la réconciliation nationale, étendre ce pardon aux harkis «ne saurait que donner une plus grande portée humaine» à cette réconciliation qui «n’en aurait que plus de résonance à l’étranger ».

* Les harkis dans la colonisation et ses suites de Fatima Besnaci-Lancou et Gilles Monceron, préface de Jean Lacouture Editions de l’Atelier. Février 2008.

Link to post
Share on other sites
Le livre me parais fort intéressant !

-----------------------------------------

Par, Khadidja Baba-Ahmed

 

Jusqu’à ce jour, les écrits sur les harkis sont essentiellement le fait de harkis eux-mêmes ou le plus souvent de leurs enfants. Un ouvrage, intitulé Les Harkis dans la colonisation et ses suites * vient d’être publié et présenté à Paris, par ses auteurs : Fatima Besnaci-Lancou, présidente de Harkis et droits de l’homme et écrivaine, et Gilles Manceron, historien et membre du comité central de la LDH.

 

L’intérêt de l’ouvrage tient d’abord dans ce que, pour la première fois, l’histoire des harkis est replacée dans son véritable contexte, bien souvent occulté : la colonisation de l’Algérie. Non moins importante est l’approche retenue dans cet ouvrage qui donne la parole à des historiens, à des sociologues, à des psychologues souvent «extérieurs à cette histoire » mais aussi aux «protagonistes de la guerre d’Algérie», ceux qui étaient du côté des occupants et ceux qui luttaient au sein de l’Armée de libération nationale. Deux de ces derniers, Mohamed Harbi, professeur émérite à Paris 8, historien et auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire du FLN, et Ali Haroun, ancien responsable FLN, membre du CNRA et ancien ministre, se sont exprimés dans cet ouvrage : le premier a donné sa vision de la notion de «choix» des harkis à s’engager du côté des colonisateurs et l’autre est revenu sur les massacres de harkis en 1962, présentés par beaucoup ici en France, comme étant la résultante d’une instruction du FLN. Tout en démentant cette thèse et en nuançant sur les chiffres avancés sur ces massacres, Ali Haroun considère qu’il y a nécessité à tourner cette page douloureuse et explique : «dès lors que la réconciliation nationale est aujourd’hui évoquée pour justifier le pardon accordé aux intégristes islamistes qui ont commis des crimes d’une atrocité jamais atteinte dans l’histoire de l’Algérie, pourquoi le refuser aux harkis… ?» Même si rendre compte de cet ouvrage très dense, du seul point de vue de ces deux personnalités algériennes est sans aucun doute très réducteur, il nous semble toutefois important pour nos lecteurs de voir comment deux anciens acteurs importants de la guerre de Libération nationale analysent aujourd’hui cette période de notre histoire.

Harbi : «Les conditions sociopolitiques non étrangères au ralliement des harkis

Le discours dominant sur les harkis du côté de l’Algérie peut se résumer ainsi : les harkis ont fait pendant la guerre de Libération nationale le choix de combattre aux côtés des forces françaises d’occupation, pourquoi revenir aujourd’hui sur cette histoire de harkis, une histoire franco-française ? Mais ce n’est pas aussi simple que cela. La réponse exige d’abord de revenir sur cette notion de choix. C’est justement ce que fait Mohamed Harbi en appelant à ne pas généraliser et en affirmant que ce choix «est loin de s’appliquer à la plupart» des harkis, même s’il s’agit bien d’un choix pour «un certain nombre d’aventuriers ou de notables» qui se sont consciemment et sciemment engagés du côté de la France. Pour l’ancien combattant et historien, «il est bien difficile de porter un jugement catégorique » sur les itinéraires des harkis. Harbi évoque à ce propos son propre témoignage (différent, dit-il d’une opinion d’historien) : lors de son incarcération à Lambèze en 1965, après le coup d’Etat, il s’était retrouvé emprisonné avec de nombreux harkis. Des longues discussions avec ses compagnons d’infortune, Harbi apprend qu’une bonne partie d’entre eux étaient d’anciens maquisards faits prisonniers par l’armée d’occupation et qui ont été «retournés» par elle. D’autres ont cherché à sauver leur vie, suite aux crises de wilayas qui avaient éclaté alors, tous en tout cas, se sont retrouvés du côté français d’une manière «subie et non consentie». A un autre plan, celui de l’histoire, Mohamed Harbi rappelle les conditions sociopolitiques de l’époque qui ne sont pas étrangères à certains ralliements : le regroupement, par l’armée coloniale, des populations des campagnes et leur conséquent déracinement «ont provoqué une véritable crise dans la société rurale» qui n’a pas été prise en compte et ont amené les familles à survivre «comme elles pouvaient». Celui qui a toujours eu un œil critique sur le mouvement de libération nationale dont il était un important acteur et dont les analyses n’ont jamais été manichéennes, précise encore : «L’ampleur des ralliements et des coopérations de certains villages avec les militaires français n’était pas inévitable. C’est la méconnaissance de la société rurale de l’Algérie même qui a fait que ce phénomène a pris une telle ampleur. Il y avait dans l’attitude de certains dirigeants de maquis une sorte d’erreur conceptuelle dans la mesure où ils partaient de l’idée que, dans l’ensemble du pays, l’opinion était totalement acquise aux idées nationalistes ». Or, pour Harbi, dans certaines régions rurales, le «lignage» ou encore «la confrérie» étaient des identités plus présentes que l’identité nationale. Et pour compliquer encore la donne, certaines attitudes «brutales», «autoritaires », sans discussion aucune, ont provoqué le rejet à la cause. Quant aux Algériens ou encore les Français anti-colonialistes qui assimilent les harkis aux collaborateurs, «ils ont tort» dit l’historien qui poursuit : «Ce type de vocabulaire n’est pas adapté et fait écran pour comprendre la réalité de ces phénomènes.» Pour cerner celle-ci, Harbi appelle en conclusion à étudier l’histoire d’une manière plus précise et à renoncer le plus vite possible à toute une série de stigmatisations dangereuses.

Ali Haroun : «Il faut pardonner comme on l’a fait pour les tueurs islamistes»

C’est bien en nuance que Ali Haroun aborde la question des harkis, sans toutefois omettre de rappeler que si les harkis ont souffert des deux côtés de la Méditerranée et s’il ne peut se prononcer sur ce qu’ils ont subi en France, la question étant franco-française, en Algérie aussi, très nombreux sont les Algériens qui eurent à subir des violences parfois horribles, des «moghaznis», «GMR» «goumiers» et autres «harkis» qui avaient agi aux côtés ou dans les rangs de l’armée française. Tous et peut-être même 90 % d’entre eux n’ont pas eu ce comportement parce qu’ils étaient surveillants ou éclaireurs et n’avaient pas d’armes, mais les autres «ont commis des actes que les gens du village n’ont pu oublier ni pardonner». Quant aux massacres de 1962, si Ali Haroun confirme comme il l’a déjà fait dans un de ses ouvrages que «les représailles furent inhumaines », il explique cependant qu’il est difficile d’en imputer la responsabilité à la direction du FLN qui était alors brisé et désarticulé par la crise de Tripoli de juin 1962 et n’avait plus, comme autorité unique et centrale, la capacité de donner des ordres obéis et respectés sur l’ensemble du territoire. Sur le nombre de harkis tués au moment de l’indépendance, dont certains avancent le chiffre de 80 000, Ali Haroun rappelle qu’aucune statistique officielle d’un côté comme de l’autre n’a pu être établie, et s’interroge : «Ce chiffre de 80 000 paraît invraisemblable, car si l’armée française a perdu 30 000 hommes au cours de sept années et demie de guerre, comment croire que 80 000 harkis auraient été assassinés en quatre mois, ce qui suppose 660 meurtres par jour ?» Mais au-delà, dit encore Ali Haroun, «pourquoi souffrir encore des éclaboussures d’un mal, que d’un côté comme de l’autre, nous pourrions effacer dans l’intérêt de nos deux pays, de notre génération et de celles à venir ?» Et dès lors que le pardon est accordé aux intégristes islamistes, au nom de la réconciliation nationale, étendre ce pardon aux harkis «ne saurait que donner une plus grande portée humaine» à cette réconciliation qui «n’en aurait que plus de résonance à l’étranger ».

* Les harkis dans la colonisation et ses suites de Fatima Besnaci-Lancou et Gilles Monceron, préface de Jean Lacouture Editions de l’Atelier. Février 2008.

 

Les francais ont ils pardonner aux collabo durant la seconde guerre mondiale?

 

Les juifs ont ils pardonner a allemagne nazi?

 

Combien de harki ont deja demander pardon au peuple algerien?

Link to post
Share on other sites
  • 3 months later...
Les francais ont ils pardonner aux collabo durant la seconde guerre mondiale?

 

Les juifs ont ils pardonner a allemagne nazi?

 

Combien de harki ont deja demander pardon au peuple algerien?

 

PSARTEKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKK même si on suit pas comme des moutons mais faut arrêter de nous faire c....:mad:

Link to post
Share on other sites
Le livre me parais fort intéressant !

-----------------------------------------

Par, Khadidja Baba-Ahmed

 

Jusqu’à ce jour, les écrits sur les harkis sont essentiellement le fait de harkis eux-mêmes ou le plus souvent de leurs enfants. Un ouvrage, intitulé Les Harkis dans la colonisation et ses suites * vient d’être publié et présenté à Paris, par ses auteurs : Fatima Besnaci-Lancou, présidente de Harkis et droits de l’homme et écrivaine, et Gilles Manceron, historien et membre du comité central de la LDH.

 

L’intérêt de l’ouvrage tient d’abord dans ce que, pour la première fois, l’histoire des harkis est replacée dans son véritable contexte, bien souvent occulté : la colonisation de l’Algérie. Non moins importante est l’approche retenue dans cet ouvrage qui donne la parole à des historiens, à des sociologues, à des psychologues souvent «extérieurs à cette histoire » mais aussi aux «protagonistes de la guerre d’Algérie», ceux qui étaient du côté des occupants et ceux qui luttaient au sein de l’Armée de libération nationale. Deux de ces derniers, Mohamed Harbi, professeur émérite à Paris 8, historien et auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire du FLN, et Ali Haroun, ancien responsable FLN, membre du CNRA et ancien ministre, se sont exprimés dans cet ouvrage : le premier a donné sa vision de la notion de «choix» des harkis à s’engager du côté des colonisateurs et l’autre est revenu sur les massacres de harkis en 1962, présentés par beaucoup ici en France, comme étant la résultante d’une instruction du FLN. Tout en démentant cette thèse et en nuançant sur les chiffres avancés sur ces massacres, Ali Haroun considère qu’il y a nécessité à tourner cette page douloureuse et explique : «dès lors que la réconciliation nationale est aujourd’hui évoquée pour justifier le pardon accordé aux intégristes islamistes qui ont commis des crimes d’une atrocité jamais atteinte dans l’histoire de l’Algérie, pourquoi le refuser aux harkis… ?» Même si rendre compte de cet ouvrage très dense, du seul point de vue de ces deux personnalités algériennes est sans aucun doute très réducteur, il nous semble toutefois important pour nos lecteurs de voir comment deux anciens acteurs importants de la guerre de Libération nationale analysent aujourd’hui cette période de notre histoire.

Harbi : «Les conditions sociopolitiques non étrangères au ralliement des harkis

Le discours dominant sur les harkis du côté de l’Algérie peut se résumer ainsi : les harkis ont fait pendant la guerre de Libération nationale le choix de combattre aux côtés des forces françaises d’occupation, pourquoi revenir aujourd’hui sur cette histoire de harkis, une histoire franco-française ? Mais ce n’est pas aussi simple que cela. La réponse exige d’abord de revenir sur cette notion de choix. C’est justement ce que fait Mohamed Harbi en appelant à ne pas généraliser et en affirmant que ce choix «est loin de s’appliquer à la plupart» des harkis, même s’il s’agit bien d’un choix pour «un certain nombre d’aventuriers ou de notables» qui se sont consciemment et sciemment engagés du côté de la France. Pour l’ancien combattant et historien, «il est bien difficile de porter un jugement catégorique » sur les itinéraires des harkis. Harbi évoque à ce propos son propre témoignage (différent, dit-il d’une opinion d’historien) : lors de son incarcération à Lambèze en 1965, après le coup d’Etat, il s’était retrouvé emprisonné avec de nombreux harkis. Des longues discussions avec ses compagnons d’infortune, Harbi apprend qu’une bonne partie d’entre eux étaient d’anciens maquisards faits prisonniers par l’armée d’occupation et qui ont été «retournés» par elle. D’autres ont cherché à sauver leur vie, suite aux crises de wilayas qui avaient éclaté alors, tous en tout cas, se sont retrouvés du côté français d’une manière «subie et non consentie». A un autre plan, celui de l’histoire, Mohamed Harbi rappelle les conditions sociopolitiques de l’époque qui ne sont pas étrangères à certains ralliements : le regroupement, par l’armée coloniale, des populations des campagnes et leur conséquent déracinement «ont provoqué une véritable crise dans la société rurale» qui n’a pas été prise en compte et ont amené les familles à survivre «comme elles pouvaient». Celui qui a toujours eu un œil critique sur le mouvement de libération nationale dont il était un important acteur et dont les analyses n’ont jamais été manichéennes, précise encore : «L’ampleur des ralliements et des coopérations de certains villages avec les militaires français n’était pas inévitable. C’est la méconnaissance de la société rurale de l’Algérie même qui a fait que ce phénomène a pris une telle ampleur. Il y avait dans l’attitude de certains dirigeants de maquis une sorte d’erreur conceptuelle dans la mesure où ils partaient de l’idée que, dans l’ensemble du pays, l’opinion était totalement acquise aux idées nationalistes ». Or, pour Harbi, dans certaines régions rurales, le «lignage» ou encore «la confrérie» étaient des identités plus présentes que l’identité nationale. Et pour compliquer encore la donne, certaines attitudes «brutales», «autoritaires », sans discussion aucune, ont provoqué le rejet à la cause. Quant aux Algériens ou encore les Français anti-colonialistes qui assimilent les harkis aux collaborateurs, «ils ont tort» dit l’historien qui poursuit : «Ce type de vocabulaire n’est pas adapté et fait écran pour comprendre la réalité de ces phénomènes.» Pour cerner celle-ci, Harbi appelle en conclusion à étudier l’histoire d’une manière plus précise et à renoncer le plus vite possible à toute une série de stigmatisations dangereuses.

Ali Haroun : «Il faut pardonner comme on l’a fait pour les tueurs islamistes»

C’est bien en nuance que Ali Haroun aborde la question des harkis, sans toutefois omettre de rappeler que si les harkis ont souffert des deux côtés de la Méditerranée et s’il ne peut se prononcer sur ce qu’ils ont subi en France, la question étant franco-française, en Algérie aussi, très nombreux sont les Algériens qui eurent à subir des violences parfois horribles, des «moghaznis», «GMR» «goumiers» et autres «harkis» qui avaient agi aux côtés ou dans les rangs de l’armée française. Tous et peut-être même 90 % d’entre eux n’ont pas eu ce comportement parce qu’ils étaient surveillants ou éclaireurs et n’avaient pas d’armes, mais les autres «ont commis des actes que les gens du village n’ont pu oublier ni pardonner». Quant aux massacres de 1962, si Ali Haroun confirme comme il l’a déjà fait dans un de ses ouvrages que «les représailles furent inhumaines », il explique cependant qu’il est difficile d’en imputer la responsabilité à la direction du FLN qui était alors brisé et désarticulé par la crise de Tripoli de juin 1962 et n’avait plus, comme autorité unique et centrale, la capacité de donner des ordres obéis et respectés sur l’ensemble du territoire. Sur le nombre de harkis tués au moment de l’indépendance, dont certains avancent le chiffre de 80 000, Ali Haroun rappelle qu’aucune statistique officielle d’un côté comme de l’autre n’a pu être établie, et s’interroge : «Ce chiffre de 80 000 paraît invraisemblable, car si l’armée française a perdu 30 000 hommes au cours de sept années et demie de guerre, comment croire que 80 000 harkis auraient été assassinés en quatre mois, ce qui suppose 660 meurtres par jour ?» Mais au-delà, dit encore Ali Haroun, «pourquoi souffrir encore des éclaboussures d’un mal, que d’un côté comme de l’autre, nous pourrions effacer dans l’intérêt de nos deux pays, de notre génération et de celles à venir ?» Et dès lors que le pardon est accordé aux intégristes islamistes, au nom de la réconciliation nationale, étendre ce pardon aux harkis «ne saurait que donner une plus grande portée humaine» à cette réconciliation qui «n’en aurait que plus de résonance à l’étranger ».

* Les harkis dans la colonisation et ses suites de Fatima Besnaci-Lancou et Gilles Monceron, préface de Jean Lacouture Editions de l’Atelier. Février 2008.

Je ne comprend pas comment ils peuvent rapprocher la situation de terrorisme avec cette situation de harkis!? Le pardon ils ne l'ont pas demandé que je sache, les harkis sont fiers d'avoir défendu les intérets de la France dans cette guerre, et ceux qui n'ont pas été abandonnés en Algérie, ont décidé de suivre leur "Patrie", je n'ai jamais vu aucune association de harkis parler de regret ou de pardon.....

Deuxieme chose, je trouve que c'est un peu simpliste de dire que les moudjahiddines par leur violence ont poussé les populations a prendre parti pour la France et donc que c'etait un choix subi, beaucoup n'ont pas fait ce choix, et ils n'etaient pas obligés de le faire, ya des gens qui n'ont jamais rien fait pour la decolonisation mais qui ne se sont pas positionnés pour le colon.... Après tout nous etions des citoyens de seconde zone, sans droit de vote pourquoi militer pour rester un sous citoyen?

Le troisième point que je voulais soulever, c'est cette envie d'impliquer l'Algerie et les algeriens dans un conflit franco-francais, apres tout c'est pas l'algerie qui a mis les harkis dans des camps de fortune, vivant dans des conditions insalubres, et traités comme des sous-citoyens, à l'ecart de la société....

Link to post
Share on other sites

Fatima Besnaci-Lancou (fille d'harkis) ne prêche que pour son église et ce faisant n'est pas crédible.

 

Par un choix, on défend un but absolu et si les harkis avaient opté pour une Algérie française, on peut dire que le sujet est clos du moment que ce pays est indépendant. Il y a lieu donc de fermer la page pour les harkis ce d'autant plus, qu'ils vivent dans la société de leurs rêves: à savoir celle française.

Link to post
Share on other sites

Incroyable Mais Vrai...

 

L’Histoire Sans Maquis Des Harkis - Par letempsquipasse

 

Toute médaille, aussi belle soit-elle, possède son revers. Généralement, on s'attarde davantage à admirer sa face plutôt que considérer son envers, en raison de l’inesthétique de la chose. Il en va de même pour l'histoire...,

 

surtout cette chose là ; Chacun l'utilise à sa convenance, en s'évertuant d'en présenter la face la plus avenante, pour les besoins du moment. L'histoire demeure donc une arme à double tranchant. Se servir abusivement de l'un des deux, c’est prendre le risque de voir le second vous trancher, un jour ou l'autre, comme en un retour de manivelle.

 

Combien parmi ceux connaissent l'histoire sans maquillage des harkis? Nous prétendons pouvoir la raconter, à posteriori, suivant une interprétation libre et personnelle des évènements, supposés tels qu’ils s’étaient déroulés à l'époque. Sur une base logique de ce que nous connaissons de l’histoire et après quelques recherches entamées sur le sujet. Ceci sous toute réserve.

 

Le tout rapporté, restant sans a priori ou prise de position quelconque. Le contenu du présent texte pouvant être librement remis en cause. Ce sera la narration de l’histoire dans toute sa nudité. Tel qu’il conviendra de l’écrire sans doute. Seul le lecteur averti sera à même de juger de l’opportunité de l’approche. La clarté et l’objectivité en toute chose demeurant toujours bonnes à définir, même difficilement acceptable ; car ce sujet abordé demeure toujours assez sensible, et reste encore quelque peu frappé de tabou.

 

Toute révolution est par définition une guerre non conventionnelle, aux termes de la convention de Genève si on veut. Au sein d’une révolution, se retrouvent des hommes, volontairement réunis autour d'une cause à suivre, un combat à livrer, un idéal forgé, entretenu par une foi inébranlable, soutenue par des convictions établies. Contrairement à d’autres tristes individus, poussés par l’opportunisme, usant de mensonges et de subterfuges pour se faire admettre, ne considérant de ce genre d’occasion, que la possibilité de servir de noirs desseins. Un groupe, ensuite des groupes de personnes, constitués d’un ensemble d’individus de toute condition et même de tout acabit, venant alors grossir les rangs par leur présence. Permettant ainsi la mise en oeuvre de ce genre de soulèvement populaire.

 

Contrairement à la discipline régnant de fait dans une caserne militaire, cette troupe hétéroclite de volontaires demeure difficilement maîtrisable quant à la conduite adoptée par chaque individu. Tout le monde est supposé obéir seulement à un serment ; celui de ne pas trahir, de quelque manière qui soit, la cause commune. Pour le reste, en pareilles circonstances, chacun trouvera sûrement l’occasion de se livrer à faire ce que bon lui plaît, dans une certaine mesure par ceux détenant quelques principes, usant de la démesure par ceux du reste, car dépourvus de tout scrupule. L'occasion faisant le larron, chacun profitant alors de l’aubaine du moment.

 

A ce titre, il est donc permis de dire que toute révolution, aussi noble soit-elle, possède elle-même ses propres revers. Au cours du déroulement de la nôtre, il s’en présenta de toutes sortes, à travers des exactions, obligatoirement passées sous silence une fois rapportées à qui de droit. Dans le but évident d’éviter d’entacher, de quelque manière qui soit, le déroulement de la suite des évènements. Des faits regrettables ayant été commis bien souvent, à l’insu même des responsables hiérarchiques.

 

Ce qui nous amène à aborder de plein pied l’objet du présent récit :

 

POURQUOI DES HOMMES SONT-ILS DEVENU DES HARKIS ? Il y a lieu de préciser que les scènes où eurent lieu les actions criminelles ayant entraîné ces états de faits eurent pour théâtre la campagne, la montagne et le maquis. Cela concernait donc essentiellement des montagnards, à quelques exceptions du nombre parmi eux, ceux devenus carrément des traîtres. A l'instar de nombreux citadins par ailleurs ; ces derniers s'étant volontairement retournés contre la cause commune à la suite de leurs propres convictions faites au sujet des évènements se déroulant à cette époque.

 

Cependant, les faits de l'histoire ne peuvent longtemps rester déviés ou corrompus combien même revêtus, à l’occasion, de l’épais maquillage apposé pour la circonstance ; dans le besoin que l’on aura de faire admettre quelque message sur le moment. Parce que les faits de l’histoire au moment de leur naissance, s’inscrivent au fur et à mesure de façon indélébile, non seulement dans les mémoires, mais aussi dans le cours du temps lui même.

 

Durant la révolution, dans nos montagnes et nos maquis, il s'est trouvé des hommes, des familles paisibles de paysans, aidant et pourvoyant la révolution autant que faire se peut, parce que partie prenante et y croyant fermement. Aidant encore plus ses acteurs principaux: les révolutionnaires moudjahidin. Ces paysans vivaient dans la crainte et le respect portés à ceux là. Mais, parmi ces troupes, il s'est trouvé des hommes n'ayant pas su endiguer leur instinct animal ni refreiner leur cupidité naturelle. Beaucoup avaient franchis le pas. Forts de leur apparence, se faisant impressionnant, menaçant ces pauvres gens de leurs armes, ainsi que verbalement. Et alors, ce qui n'avais pas manqué se produire se produisît : ils décidèrent de commencer à violer, sans retenue ni regrets, les femmes et les filles trouvées au sein de ces familles. Celles là même les nourrissant, leur offrant gîte et couvert. Ô suprême trahison ! Ils ont assassinés des innocents. Ils ont pillé et volé leurs biens en se livrant à toute sorte de rapine… Arguant de prétextes souvent fallacieux, justifiant leurs exactions. Les accusant tout bonnement de rapport avec l'ennemi... Dès lors, les choses prenant une certaine ampleur, une atmosphère de terreur commençait à se répandre au milieu de ses pauvres gens, à la suite de ces dépassements et des crimes odieux commis sans aucune pitié. Le triste exemple de ce volet particulier de l’histoire de la révolution, ayant été repris plus tard, à l’identique, par la horde sauvage à la suite de ce que nous avons connu des affres du terrorisme.

 

Ceux effrayés, paniqués et tourmentés, craignant pour leur famille, se sentant trahis, livrés à eux même et aux méfaits de cette bande de loups affamés, aveuglés par leurs bas instincts, n'avaient plus d'autre choix qu'entreprendre de se défendre après avoir vu leurs voisins subir, dans l'horreur, les pires atrocités ; des corps à la tête coupée, leur sexe enfouis dans la bouche. A la manière des pratiques de la « Cosa Nostra », punissant par une exécution un traître ayant failli au serment du sang.

 

Ces braves hommes se sentant ainsi menacés sans trop comprendre pourquoi, ne trouvant aucun recours et, en désespoir de cause sur le moment, avaient alors décidés du mieux à faire : se ranger du côté de ceux dont ils estimaient craindre le moins : celui des soldats Français. C’est en entreprenant ce qu’ils savaient sans doute une grave décision, qu’ils se sentirent enfin en sécurité ; leur calvaire prenant fin. La France les avaient enrôlé sans se faire prier, se félicitant bien au contraire de l'aubaine qui se présentait inespérément. Elle leur avait confié armes et bagages pour ensuite les retourner, sans trop de peine, contre leurs sbires, et de fait, contre la révolution elle même. Première conséquence déjà des faits de l’inconscience des troupes barbares... Et ce fût à la suite de cet évènement que l’état major français décida de rapatrier, les plaçant aux abords des villages, le reste des montagnards résidant dans les zones sous tension, afin d’isoler les maquisards. (Voir précèdent article traitant ce sujet, intitulé : « Histoire & Evènements »).

 

Voici ce que furent donc les évènements et leur train de conséquences générales. Ces faits entamées à la suite d’inconduites inconscientes, de l'égarement de la part d’individus, poussés par le vil appât du gain et tout aussi dévorés par le désir d'épancher leurs instincts, leur donnant libre cours, l'occasion s’en étant présentée.

 

Aujourd'hui, les "harkis", toujours réfugiés dans le pays de la Gaulle, marqués à jamais par leur destin, leur descendance instruite de leur histoire, cette dernière, dès lors, s’étant mise à nourrir en son coeur de la haine à l'encontre de leurs concitoyens en général, du pays de leurs aïeux en particulier. Il nous vient alors à l’esprit une foule de questions auxquelles il serait bien difficile de donner une réponse satisfaisante. La question fondamentale étant : quelle possibilité de réhabilitation éventuelle, émanant d’un ôté comme de l’autre, ces harkis sont-ils en droit d’attendre ? Ceci à la lumière de ce qui précède, Sachant les causes et les raisons qui les avaient amenés à une situation dont ils se seraient fort bien passés d'ailleurs. Devenus, contre leur gré, par la force des évènements, les amis de l'ennemi. Considérés par l’autre partie, en tant que traîtres à la nation.

 

Les Français eux mêmes, se retirant au lendemain de l'indépendance arrachée, ayant "déménagés" une petite partie du nombre de ces harkis, ne leur avaient accordé, en définitive, qu'un statut d'esclaves ayant bien servis leurs maîtres, les ayant parqués en concentration dans des camps grillagés. Pour "services rendus à la France".

 

Le nombre de ces harkis ainsi transférés, n'avaient eus qu'un seul avantage en définitive : celui de n'avoir pas été horriblement lapidés par la vindicte populaire, à l’exemple de ceux restés sur place. Des milliers à avoir été ainsi massacrés de la plus horrible façon qui soit, sans jugement ni défense, par la colère aveugle de la population, exacerbée à dessein et à laquelle ont été offerts, en pâture, ces êtres au destin funeste.

Link to post
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Guest
Répondre

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

×
×
  • Create New...