La marche de l'espoir a drainé des milliers de manifestants aujourd'hui à Tizi

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Ils ont marché en silence pour dire halte aux kidnappings en Kabylie

« Avec votre présence en grand nombre, aujourd’hui, à la marche organisée par notre arch, c’est comme si mon père n’est pas mort. Il est toujours vivant. » La gorge nouée par l’émotion, Makhlouf fils de Hend Slimana, décédé au lendemain de la tentative de kidnapping, s’adresse à la foule. Impressionné par cette immense foule qui a marché en silence ce lundi 22 novembre dans les rues de Fréha, 40 kms à l'est de Tizi Ouzou, le cœur submergé par l’émotion, la douleur encore vive d’avoir perdu son père, Makhlouf a du mal à trouver ses mots.

 

Oui, j'ai déjà donné la nouvelle dans l'autre topic, mais le titre sombre de celui-ci "Slimana succombe à ses blessures..." est incompatible avec la bonne nouvelle La marche de l'espoir.

 

 

Il est 10 heures lorsque les milliers de manifestants, 5 000 selon les organisateurs, s’ébranlent à partir du stade de Fréha. En silence, bravant la pluie battante, ils rallient le siège de la mairie de la vile, après avoir sillonné les principales artères du centre-ville.

 

 

Haranguant la foule, le président de l’APC d’Aghribs, M. Rabah Irmèche, ne mâchera pas ses mots : « Nous avons brisé le mur de la peur, même si nous avons été touchés dans notre chair. Merci d’être venus aussi nombreux en dépit du mauvais temps. Votre présence ici est la preuve que vous voulez vivre dans la paix. C’est pour cela que nous disons basta ! Le défunt Hend était un opérateur économique exemplaire. Il contribuait de moitié à la fiscalité locale », déclare M. Irmèche sous un tonnerre d’applaudissements. Il poursuit : « Les partisans de la terreur ne veulent pas de gens qui bâtissent. Or, le pays ne se construit pas par la corruption et les kidnappings; il se construit à l’aide de sacrifices. Et Hend a toujours été un bâtisseur. »

Les maires de Fréha, Azazga, Timizart se sont relayés au micro, s’interrogeant à qui profitent les kidnappings d’entrepreneurs et d’hommes d’affaires. « Forcément à ceux qui veulent déclarer une guerre économique contre la Kabylie », soutiennent-t-ils de concert. Depuis 2006, plus de 60 personnes, en majorité des industriels, des commerçants, des gosses de riches, des immigrés de France ont été enlevés par des groupes armés. Leurs libération n'ont été rendues possibles qu'après versement de très fortes rançons. La multiplication de ses rapts qui génèrent des fortunes à leurs auteurs a fini par pousser de nombreux entrepreneurs et opérateurs économiques à quitter la région pour investir ailleurs.

 

 

Ils ont marché en silence pour dire halte aux kidnappings en Kabylie : « Les partisans de la terreur ne veulent pas de gens qui bâtissent »

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A la fin de cette marche contre l’insécurité et particulièrement les kidnappings qui ne cessent de faire des victimes dans la région, les quatre maires de Freha, Timizart, Aghribs et Azazga se sont succédé au micro pour dénoncer le climat d’insécurité qui règne en Kabylie et réaffirmer la volonté de la population de rester debout face à l’islamisme armé. La prise de parole organisée devant le siège de la mairie de Freha a été également l'occasion de dénoncer les pouvoirs publics qui ont abandonné la Kabylie et qui, par leur silence, se sont rendus complices de cette situation.

Sur les dizaines de banderoles arborées par les milliers de marcheurs on pouvait lire : « Halte aux kidnappings », « Où est l’Etat? », « Non à l’impunité », « Hend est toujours vivant », « Non au règne de l’insécurité » et « Restons unis et solidaires ».

 

Imposante marche populaire à Freha - Divers - Tout sur l'Algérie - page 1