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H5n1, Un Accès Èquitable Au Vaccin ?


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Pandémie

H5N1, un accès équitable au vaccin ?

 

Incontestablement, l’Indonésie a su actionner le bon levier. En menaçant de ne plus transmettre à l’Organisation mondiale de la santé ses échantillons de virus H5N1, le pays a posé une question cruciale : en cas de grippe pandémique, les pays en développement auront-ils accès au vaccin qui pourrait être mis au point ? Avec 74 morts, l’Indonésie est aujourd’hui le pays le plus touché par le H5N1 et le réseau sentinelle de l’OMS, qui surveille l’évolution du virus, ne peut pas se passer de ses échantillons. Ceux-ci servent aussi pour l’élaboration d’un futur vaccin antigrippal. Et c’est là que ça coince. Le système fondé sur le partage des virus de grippe saisonnière tournait sans heurts depuis cinquante ans. Avec le H5N1, et la menace d’une pandémie type grippe espagnole, les pays qui, comme l’Indonésie, donnent gratuitement leurs souches sans connaître leur devenir, et qui seront aux premières loges si le H5N1 mute, veulent être assurés de disposer du vaccin en retour.

 

L’OMS a réagi rapidement pour désamorcer la crise. Des pratiques plus transparentes, soumises pour approbation à l’Assemblée générale ce mois-ci, permettront à chaque pays de savoir ce que deviennent les souches. Le système de partage est sauvé. Reste à trouver les mécanismes d’un accès équitable aux traitements. Parmi les solutions à l’étude, le transfert de technologies et la création d’unités locales de fabrication de vaccins, par exemple en Inde ou au Brésil. « Cela n’a de sens que si ces unités produisent aussi des vaccins saisonniers, estime Luc Hessel, de la Fédération internationale de l’industrie du médicament. On ne va pas construire une unité pour fabriquer un hypothétique vaccin utile dans dix ou trente ans ! C’est une option limitée aux pays qui ont déjà une certaine infrastructure. » L’OMS envisage aussi de créer des stocks vaccinaux par des achats anticipés. Quant aux industriels, ils pourraient réserver une partie de la production pour les besoins de l’OMS.

 

D’âpres discussions vont donc avoir lieu dans les six prochains mois entre l’OMS, les pays concernés et les fabricants de vaccins. Sachant que, de toute façon, en cas de pandémie, les capacités de production ne permettront pas de fabriquer des vaccins pour tout le monde dès les premiers mois.

 

C. D.

 

Sciences et Avenir

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